Ces cinq dernières années les coûts de la santé n’ont pas augmenté plus massivement que le produit intérieur brut (PIB), et se sont même stabilisés à 10,7 % du PIB. Pourtant, le désengagement des pouvoirs publics dans le financement a conduit à l’explosion des primes des caisses maladie.
Dans les hôpitaux et les EMS, la pression économique
conduit à des conditions de travail précaires et à la réduction des prestations
médicales et paramédicales. « Le porte-monnaie » décide le plus
souvent de l’accès aux soins.
Pourtant, la santé n’est pas une marchandise, mais un
bien indispensable à la réalisation des buts de
vie.
Par la ratification du pacte 2 de l’ONU concernant les droits sociaux et culturels, la Suisse reconnaît le droit à la santé pour toutes et tous. Ce droit vaut également pour les Sans-papiers ; il n’est pas éthique de les exclure des soins médicaux de bases.
Environ 2/3 des coûts de la santé sont payés par les
ménages, en grande partie par les primes par tête. Il n’existe pas d’assurance
sociale en ce qui concerne la médecine dentaire. Ce système de financement
antisocial de l’assurance de base obligatoire fait que des couches de plus en
plus larges de la population ont de la peine à payer les primes de
caisses-maladie et les soins dentaires.
Un financement équitable n’est possible que par des
primes calculées selon le revenu et la fortune.
A cause des primes par tête, les charges des familles avec enfant ont pris des proportions telles que, d’après les informations de l’OFAS, 25% des familles dépendent des subventions pour pouvoir payer leurs primes.
Comme mesure immédiate, il
faut :
- supprimer les primes pour
enfants
-
astreindre les cantons utiliser entièrement les subsides
fédéraux
-
rendre obligatoire l’assurance perte de gains.
Des conditions de travail et une rémunération convenables
des prestataires de soins employés et indépendants est la condition pour un
système de santé de qualité. Un personnel stressé conduit à une perte de la
qualité de vie des patients et des patientes, des médecins assitant-es
exténué-es sont un risque pour la sécurité.
Nous sommes pour le maintien d’un large catalogue de
prestations dans l’assurance de base.
Il devrait être complété par la médecine dentaire et par
les psychothérapies non-médicales. La diminution des prestations médicales de
base au profit des assurances complémentaires conduit à une médecine à deux
vitesses. Laisser aux caisses-maladie le
choix des médecins, c'est ériger en norme une "médecine-minute". Il est
inadmissible de réserver aux assurés les plus aisés la possibilités d'accéder,
par des assurances complémentaires garantissant le libre choix du médecin, à une
médecine qui tient compte des facteurs psychosociaux et qui est par conséquent
plus chronophage. C’est pourquoi le libre choix des médecins dans les
soins de base ambulatoires doit subsister ; nous sommes contre la
suppression de l’obligation de contracter.
Nous défendons un service public de haute qualité pour la
santé publique.
Le retrait de l’Etat du financement direct et de la
conduite des hôpitaux publics (autonomie, privatisation) est un danger pour les
soins de base de la population ; il faut craindre que à la suite de la
primauté de la rentabilité, les prestations médicales de qualité seront
pratiquées d‘après le pouvoir d’achat des patient-es en passant par
l’augmentation des assurances complémentaires. Nous rejetons donc tout
rationnement : refuser des prestations médicales nécessaires et utiles pour
des raisons économiques est une attaque à la représentation fondamentale d‘une
société de justice et d’égalité des chances. Pour ce faire, nous nous basons sur
la nouvelle Constitution fédérale qui à l’article 41 rejette implicitement le
rationnement dans le système de santé.
ASSG ÄrztInnen für Solidarität im
Schweizerischen Gesundheitswesen
MSSS Médecins
pour un Système de Santé Solidaire
Medici per un Sistema di Salute Solidale
Postfach 2309, 8031 Zürich
assg@assg.ch/msss@msss.ch
Organisations de
soutien:
Schweizerische Gesellschaft für ein Soziales
Gesundheitswesen (SGSG), Basel
Septembre Blanc, Genève
Vereinigung Unabhängiger AerztInnen (VUA),
Zürich
Premiers-ères
signataires:
Aufdereggen Bernhard, Médecin Généraliste, Visp; Bernath
Reiner, Médecin Généraliste, Solothurn; Bischoff Gian, Médecin assistant à la
Clinique Universitaire de Pédiatrie, Zürich; Briner David, Médecin Psychiatre et
Psychothérapeute, Zürich; Carobbio Marina, Médecin Généraliste, Lumino; Chalier
Michel, Médecin chef de clinique en Anesthésiologie Hôpital Universitaire,
Genève; Clémençon Suzanne, Médecin Interniste, Onex-Genève; Gelzer Daniel,
Médecin Généraliste, Basel; Ghielmini Michele, Médecin Interniste, Lugano;
Godinat Gilles, Médecin Psychiatre et Psychothérapeute, Genève; Haemmerle
Patrick, Médecin Pédopsychiatre et Psychothérapeute; Herrmann Martin, Médecin
Chirurgien, Onex-Genève; Jeger Cyrill, Médecin Généraliste, Olten; Jordi
Christian, Médecin Généraliste, Zürich; Kondo Oesterreicher Mitsuko, Médecin
Interniste, Genève; Loutan Guy, Médecin Homéopathe, Genève-Thônex; Maggi Bruno,
Médecin Généraliste, Zürich; Marion-Waehlti Marie-Claire, Médecin Généraliste,
Genève; Mascarin Ruth, Médecin Généraliste, Basel; Mattmann Peter, Médecin
Généraliste, Kriens; Moser-Stadelmann Toni, Médecin Interniste, Bürglen; Muheim
Georges, Médecin, Fribourg; Noseda Giorgio, Médecin Interniste, Mendrisio;
Riedtmann-Klee Joggi, Médecin Chirurgien, Horgen; Sagnières Claire, Médecin
Interniste, Onex-Genève; Schlatter Gentinetta Christina, Médecin assistante en
Gynécologie Hôpital Universitaire, Zürich; Schwank Alex, Médecin Interniste,
Basel; Sessa Christiana, Médecin cheffe Hôpital S.Giovanni, Bellinzona;
Tapernoux Felix, Médecin Généraliste, Rüti/ZH; Thomé Françoise, Médecin
Interniste, Genève; Trepp Mathias, Médecin Généraliste, Chur; Vollenweider Marc,
Médecin Interniste, Genève; Wimmersberger Alain, Médecin pour les Enfants et les
Adolescents, Visp; Winizki David, Médecin Généraliste, Zürich; Zuppinger
Bettina, Médecin pour les Enfants et les Adolescents,
Zürich.
Pour joindre votre signature, envoyez votre nom, titre et
adresse par courrier à :
ASSG
Postfach 2309, 8031 Zürich
ou
par e-mail à assg@assg.ch
ou msss@msss.ch